Il n’y a rien d’historique à l’adoption d’un article de la constitution française par une assemblée d’élus martiniquais. Il n’y a rien d’historique au projet d’une Collectivité Unique avec Assemblée Délibérante Unique, régie par l’article 74 de la constitution française. Rien qui révolutionne ou qui érige une identité politique martiniquaise, rien d’historique. Rien qui atteste d’une exception politique, ou encore moins d’un ancrage dans l’histoire politique martiniquaise, rien qui aille dans le sens de l’histoire, rien.
L’article 74 et la trop molle spécialité législative qui y est attachée faciliterait un accès à, disons, une autonomie de gestion et ajoutons, là même, l’autonomie de gestion n’est pas l’autonomie politique. Et même si la loi organique qui fixera le statut de cette Collectivité Unique, utilisait toutes les ressources politico-juridiques de cet article 74, l’Etat français conservera tous les pouvoirs régaliens, défense, police, justice, monnaie, coopération caribéenne, etc. La compétence législative, en fait il s’agit d’une possibilité d’adaptation (tropicalisation) des lois françaises, strictement encadrée par le Conseil d’Etat, ne saurait aucunement suspendre voire stoppée définitivement la fin programmée du peuple martiniquais. Le "peuple" est ici entendu comme une communauté de destin politique. Encore une fois, le peuple n’est pas la population. Il faut donc un véritable pouvoir politique, un Etat martiniquais (an djoknes katafal natifnatal) pour entreprendre une construction politique durable, une superstructure qui permette d’entrer dans la modernité, d’entreprendre et d’harmoniser un développement politique sui generis, un développement économique et social, culturel, humain et de projeter le peuple martiniquais dans l’ouvert-monde, dans le devenir monde. Il faut une écriture martiniquaise du lien social, un corrigé des ratés de la socialisation politique qui transforme la demande sociale, la rend lisible et garantit la cohésion du pays-Martinique. Il faut un pouvoir politique qui unifie et dépasse toutes les autorités locales qui circulent dans cette société krazé (clin d’œil au sociologue A. Armet), qui donne légitimité à la nation, organise la solidarité dans la population et la redistribution équitable des ressources politiques, culturelles et matérielles, en un mot refroidit la violence interne, héritée de la plantation esclavagiste (et post-esclavagiste) euro-américaine.
Quelles compétences régaliennes pourraient faire l’objet d’un transfert si la loi organique allait jusqu’au bout des possibilités juridiques de l’article 74 ? Si le socle de l’identité législative (article 73 qui régit la Martinique depuis 1946) restait intact, de quel poids politique pèserait la nouvelle assemblée ? Quel pouvoir politique local un pays dominé et dépendant, depuis l’origine, doit-il ériger pour entreprendre, d’une part, la globalisation de l’économie et sa crise permanente, d’autre part, la continentalisation et permanence du culturel ? Quel type d’organisation administrative peut endiguer (kore èk depotjole) durablement l’anarchie dans laquelle le Pays Martinique s’enlise tous les jours ? Quelles logiques politiques ou nouvelles valeurs doit réinventer le peuple martiniquais pour sortir de la marginalisation politique et échapper à sa fin programmée ? Quel mal-conscience politique a amené les indépendantistes (patriotes, souverainistes, nationalistes, internationalistes, etc.) à s’engager avec autant de légèreté sur la voie d’un suicide politique collectif ?
L’ouvert-monde, la globalisation de l’économie, les autoroutes de l’information et de la communication, Internet, la continentalisation et la permanence du culturel, l’internationalisation des problèmes politiques, écologiques et de sécurité sanitaire et les risques majeures rendent incontournable la construction d’un Etat, paré de tous ses pouvoirs régaliens, dans tout pays, aussi petit ou appauvri soit-il. Il faut donc un Etat martiniquais, et non une petite assemblée territoriale, pour faire circuler durablement et abondamment les ressources matérielles, culturelles et politiques arrachées au développement capitaliste dépendant. Cette Collectivité Unique qui garantirait une autonomie de gestion souhaitée par le gouvernement français (discours de décembre 2007 du premier ministre français en Guadeloupe) pérenniserait l’idéologie gestionnaire folle et infantilisante qui gangrène toute initiative martiniquaise depuis soixante trois ans et anéantirait définitivement l’idée indépendantiste, l’idée politique majeure, en Martinique.
L’article 74 et la trop molle spécialité législative qui y est attachée faciliterait un accès à, disons, une autonomie de gestion et ajoutons, là même, l’autonomie de gestion n’est pas l’autonomie politique. Et même si la loi organique qui fixera le statut de cette Collectivité Unique, utilisait toutes les ressources politico-juridiques de cet article 74, l’Etat français conservera tous les pouvoirs régaliens, défense, police, justice, monnaie, coopération caribéenne, etc. La compétence législative, en fait il s’agit d’une possibilité d’adaptation (tropicalisation) des lois françaises, strictement encadrée par le Conseil d’Etat, ne saurait aucunement suspendre voire stoppée définitivement la fin programmée du peuple martiniquais. Le "peuple" est ici entendu comme une communauté de destin politique. Encore une fois, le peuple n’est pas la population. Il faut donc un véritable pouvoir politique, un Etat martiniquais (an djoknes katafal natifnatal) pour entreprendre une construction politique durable, une superstructure qui permette d’entrer dans la modernité, d’entreprendre et d’harmoniser un développement politique sui generis, un développement économique et social, culturel, humain et de projeter le peuple martiniquais dans l’ouvert-monde, dans le devenir monde. Il faut une écriture martiniquaise du lien social, un corrigé des ratés de la socialisation politique qui transforme la demande sociale, la rend lisible et garantit la cohésion du pays-Martinique. Il faut un pouvoir politique qui unifie et dépasse toutes les autorités locales qui circulent dans cette société krazé (clin d’œil au sociologue A. Armet), qui donne légitimité à la nation, organise la solidarité dans la population et la redistribution équitable des ressources politiques, culturelles et matérielles, en un mot refroidit la violence interne, héritée de la plantation esclavagiste (et post-esclavagiste) euro-américaine.
Quelles compétences régaliennes pourraient faire l’objet d’un transfert si la loi organique allait jusqu’au bout des possibilités juridiques de l’article 74 ? Si le socle de l’identité législative (article 73 qui régit la Martinique depuis 1946) restait intact, de quel poids politique pèserait la nouvelle assemblée ? Quel pouvoir politique local un pays dominé et dépendant, depuis l’origine, doit-il ériger pour entreprendre, d’une part, la globalisation de l’économie et sa crise permanente, d’autre part, la continentalisation et permanence du culturel ? Quel type d’organisation administrative peut endiguer (kore èk depotjole) durablement l’anarchie dans laquelle le Pays Martinique s’enlise tous les jours ? Quelles logiques politiques ou nouvelles valeurs doit réinventer le peuple martiniquais pour sortir de la marginalisation politique et échapper à sa fin programmée ? Quel mal-conscience politique a amené les indépendantistes (patriotes, souverainistes, nationalistes, internationalistes, etc.) à s’engager avec autant de légèreté sur la voie d’un suicide politique collectif ?
L’ouvert-monde, la globalisation de l’économie, les autoroutes de l’information et de la communication, Internet, la continentalisation et la permanence du culturel, l’internationalisation des problèmes politiques, écologiques et de sécurité sanitaire et les risques majeures rendent incontournable la construction d’un Etat, paré de tous ses pouvoirs régaliens, dans tout pays, aussi petit ou appauvri soit-il. Il faut donc un Etat martiniquais, et non une petite assemblée territoriale, pour faire circuler durablement et abondamment les ressources matérielles, culturelles et politiques arrachées au développement capitaliste dépendant. Cette Collectivité Unique qui garantirait une autonomie de gestion souhaitée par le gouvernement français (discours de décembre 2007 du premier ministre français en Guadeloupe) pérenniserait l’idéologie gestionnaire folle et infantilisante qui gangrène toute initiative martiniquaise depuis soixante trois ans et anéantirait définitivement l’idée indépendantiste, l’idée politique majeure, en Martinique.
Simao moun Wanakera
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