"Il y a ma liberté qui me renvoie à moi-même.
Non, je n’ai pas le droit d’être un Noir" .
Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, 1952
Non, je n’ai pas le droit d’être un Noir" .
Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, 1952
Barack Obama président élu des Etats-Unis, les francs-tireurs de la négrophobie/mélanophobie (ici, là-bas, an-tjou-man-deviran) up-percutés, s’agitent dans un charivari de bête blessée.
La délinquance négrophobe prend des formes insolites ; une glottophagie incessamment ressassée qui fait écho aux "cris de singe" dans les stades d’Europe, une caricature systématique des langues/langages et croyances des africains et afro-américains lâchement réduits en code des couleurs, la « culture noire », la "musique black", le "cinéma noir" ; un lynchage médiatique démesuré, la pauvreté matérielle, le VIH, les "guerres ethniques", les "maladies des noirs", maladroitement relayé par des proto-journalistes Dom-Tom-Africa ; une négrophagie déclamée au quotidien, le gros lolo des noirs, le gros bonda des noires, la force supposée brute et bug-jargalienne du noir, etc. L’élection d’un démocrate africain-américain à la tête du pouvoir politique étasunien ne changera sans doute rien à la domination impérialiste étasunienne et ne saurait non plus contenir la contagion mélano/négrophobe. Mais l’Obamania qui l’a précédée a permis de révéler la dangereuse ethnicisation et l’effondrement définitif de la lutte des classes qui malheureusement l’accompagne, dans les sociétés postindustrielles européennes. Les "petits blancs" et les " jouets sombres" de leur carnaval, les uns reproduisant le discours messéant des autres, par cynisme ou angélisme, ont soigneusement enfermé Barack Obama dans une crypto-négritude. Le discours de Philadelphie n’y a rien fait, la post-racialité annoncée n’y a rien changé, Barack Obama est, bel et bien, le premier président noir des Etats-Unis, parfois même du continent américain, voire du monde. C’est la "couleur de sa peau" (il est plutôt marron clair) qui fait son identité et donc son orientation politique. Il n’a même pas droit à une, disons, "fausse conscience". Il ne peut y échapper, c’est son destin, noir. Sa politique c’est, Nwè-soukou douvan, nwè-soukou dèyè, "noir c’est noir, et c’est sans espoir". Et si ses ascendants paternels ont crevé le petit écran, ce n’était pas pour faire comprendre la diversité de leur pays africain, le Kenya, mais bien pour désigner leur "noirceur". Même si le candidat B. Obama avait interrompu sa campagne présidentielle pour rendre visite à sa grand-mère mourante, rien n’a filtré sur ses ascendants maternels, ils ont littéralement été dissous dans le noir Kenya des ancêtres luo.
La délinquance raciste est terrible, d’un côté comme de l’autre, côté agresseur comme côté agressé, il simplifie démesurément. D’un côté, les blancs, comme une civilisation paisible, mais en souffrance démographique (la grand-mère texane d’Obama agonisait), presque rose, toute innocente, in vitro (on dirait que ça "koke" même pas) et de l’autre, les noirs, les nègres, systématiquement animalisés, trop nombreux (même si le continent africain est quasi sous-peuplé), une horde sauvage dansant, gesticulant, pétant le feu, "marchant-kokan", tout ce qui est contraire à la réflexion politique. Entre les deux il n’y a aucun monde possible, même la petite "bête grise" n’y trouverait place, il doit choisir son camp, on lui a choisit son camp, noir. En ce 21e siècle balbutiant, tout se passe comme dans l’enfer de la plantation esclavagiste américaine du 18e siècle (que les africains n’ont pourtant pas connu) où les ultras béké jetaient leurs progénitures mulâtres dans les affres de la stricte ségrégation raciale pour insuffisance du capital racial. La délinquance mélanophobe/négrophobe est manichéenne à l’excès. Un tel discours, si c’est discours, réunit malicieusement, Paul Tikitak d’En-Chètin, Morne-des-Esses, Sainte-Marie, Wanakera, Caraïbes, Amériques ; Koffi N’Komoroud de Edo, Nigéria, Afrique de l’Ouest ; Yann Cécé de Lifou, Kanaky doctement démembrée dans les "accords de Matignon", Océanie et même Sandra la haïtienne-allemande, toute chabin-dore qu’elle est, parlant parfaitement l’allemand, l’anglais, le français et le haïtien, de Prince-town, Mississipi, Etats-Unis. Terrible, la délinquance négrophage/mélanophage puise dans une fausse conscience historique parfois même une ethno-culture malicieusement colorisée/dé-colorisée, voire une ethno-langue fantasmée, supposées survivre à la diversité monde.
Qu’est-ce qu’un "Noir" ? Cette question appelle systématiquement une autre, qu’est qu’un "Blanc" ? Quelles parentés peut-il y avoir entre un GI afro-étasunien embedded in desert storm qui, inculte, participe à la "bush time" en Irak, un danmietè-twa-pete-pie du samedi Gloria en Martinique, un sculpteur yorouba d’Afrique subsaharienne et un vieux papou apaisé, assis au mitan d’un grand nakamal quelque part en Océanie ? Quelles parentés peut-il y avoir entre une innocente victime américaine du vitiligo et du défrisage à outrance/à Galocha, une babouchka russe, un vaquero de la pampa argentine, un combattant musulman de Tchétchénie et un béké-goyave catholique, planteur de banane et assidu de la chloredécone dans la Martinique du 21e siècle ? Et même s’il y avait une parenté, quel individu pourrait hériter de tous les caractères d’un seul et même de ses ascendants ? N’y a-t-il pas toujours un fait culturel total, rageusement et individuellement projeté, pour tout compliquer ou redéfinir ? Au-delà du conflit de classe, le kongo et le betje-lapen-chode de Martinique ne sauraient-ils pas, après tant d’années de lutte de classes (fussent-elles raciales, ces classes) sur cette terre d’Amérique, être juste deux martiniquais perdus dans l’absurde intégration coloniale franco-centrée, d’en plein 21e siècle ?
C’est la complexité politique et culturelle du monde qui fait problème ici, les phénotypes brouillant la pleine conscience du monde. Et puisque la notion de métissage porte en elle les racines du mal coloriste, métis renvoyant forcément à la "race" et même plus loin à quelque héritage vicieux et vicié de l’esclavage euro-atlantique quand cette notion de métissage fait un entre-deux "races", c’est l’humanité (en tant qu’elle est le devenir humain de l’homme et pour autant qu’elle est la fin des phénotypes) qui se perd infiniment dans des we-feeling racistes. Ce petit blanc rougi par le soleil et le vin, ce zorey créolisé jusque dans son bégaiement, ce béké bonmlapatiste attardé, ce fils d’un gendarme de passage n’est pas un blanc puisqu’ "il n’y a pas d’éthique blanche". Cet afro-américain, cet africain subsaharien, ce rescapé caribéen du rastafarisme, ce maori d’Australie, là devant nous, n’est pas un Noir puisque "son destin est d’être libre", c’est un homme.
La délinquance négrophobe prend des formes insolites ; une glottophagie incessamment ressassée qui fait écho aux "cris de singe" dans les stades d’Europe, une caricature systématique des langues/langages et croyances des africains et afro-américains lâchement réduits en code des couleurs, la « culture noire », la "musique black", le "cinéma noir" ; un lynchage médiatique démesuré, la pauvreté matérielle, le VIH, les "guerres ethniques", les "maladies des noirs", maladroitement relayé par des proto-journalistes Dom-Tom-Africa ; une négrophagie déclamée au quotidien, le gros lolo des noirs, le gros bonda des noires, la force supposée brute et bug-jargalienne du noir, etc. L’élection d’un démocrate africain-américain à la tête du pouvoir politique étasunien ne changera sans doute rien à la domination impérialiste étasunienne et ne saurait non plus contenir la contagion mélano/négrophobe. Mais l’Obamania qui l’a précédée a permis de révéler la dangereuse ethnicisation et l’effondrement définitif de la lutte des classes qui malheureusement l’accompagne, dans les sociétés postindustrielles européennes. Les "petits blancs" et les " jouets sombres" de leur carnaval, les uns reproduisant le discours messéant des autres, par cynisme ou angélisme, ont soigneusement enfermé Barack Obama dans une crypto-négritude. Le discours de Philadelphie n’y a rien fait, la post-racialité annoncée n’y a rien changé, Barack Obama est, bel et bien, le premier président noir des Etats-Unis, parfois même du continent américain, voire du monde. C’est la "couleur de sa peau" (il est plutôt marron clair) qui fait son identité et donc son orientation politique. Il n’a même pas droit à une, disons, "fausse conscience". Il ne peut y échapper, c’est son destin, noir. Sa politique c’est, Nwè-soukou douvan, nwè-soukou dèyè, "noir c’est noir, et c’est sans espoir". Et si ses ascendants paternels ont crevé le petit écran, ce n’était pas pour faire comprendre la diversité de leur pays africain, le Kenya, mais bien pour désigner leur "noirceur". Même si le candidat B. Obama avait interrompu sa campagne présidentielle pour rendre visite à sa grand-mère mourante, rien n’a filtré sur ses ascendants maternels, ils ont littéralement été dissous dans le noir Kenya des ancêtres luo.
La délinquance raciste est terrible, d’un côté comme de l’autre, côté agresseur comme côté agressé, il simplifie démesurément. D’un côté, les blancs, comme une civilisation paisible, mais en souffrance démographique (la grand-mère texane d’Obama agonisait), presque rose, toute innocente, in vitro (on dirait que ça "koke" même pas) et de l’autre, les noirs, les nègres, systématiquement animalisés, trop nombreux (même si le continent africain est quasi sous-peuplé), une horde sauvage dansant, gesticulant, pétant le feu, "marchant-kokan", tout ce qui est contraire à la réflexion politique. Entre les deux il n’y a aucun monde possible, même la petite "bête grise" n’y trouverait place, il doit choisir son camp, on lui a choisit son camp, noir. En ce 21e siècle balbutiant, tout se passe comme dans l’enfer de la plantation esclavagiste américaine du 18e siècle (que les africains n’ont pourtant pas connu) où les ultras béké jetaient leurs progénitures mulâtres dans les affres de la stricte ségrégation raciale pour insuffisance du capital racial. La délinquance mélanophobe/négrophobe est manichéenne à l’excès. Un tel discours, si c’est discours, réunit malicieusement, Paul Tikitak d’En-Chètin, Morne-des-Esses, Sainte-Marie, Wanakera, Caraïbes, Amériques ; Koffi N’Komoroud de Edo, Nigéria, Afrique de l’Ouest ; Yann Cécé de Lifou, Kanaky doctement démembrée dans les "accords de Matignon", Océanie et même Sandra la haïtienne-allemande, toute chabin-dore qu’elle est, parlant parfaitement l’allemand, l’anglais, le français et le haïtien, de Prince-town, Mississipi, Etats-Unis. Terrible, la délinquance négrophage/mélanophage puise dans une fausse conscience historique parfois même une ethno-culture malicieusement colorisée/dé-colorisée, voire une ethno-langue fantasmée, supposées survivre à la diversité monde.
Qu’est-ce qu’un "Noir" ? Cette question appelle systématiquement une autre, qu’est qu’un "Blanc" ? Quelles parentés peut-il y avoir entre un GI afro-étasunien embedded in desert storm qui, inculte, participe à la "bush time" en Irak, un danmietè-twa-pete-pie du samedi Gloria en Martinique, un sculpteur yorouba d’Afrique subsaharienne et un vieux papou apaisé, assis au mitan d’un grand nakamal quelque part en Océanie ? Quelles parentés peut-il y avoir entre une innocente victime américaine du vitiligo et du défrisage à outrance/à Galocha, une babouchka russe, un vaquero de la pampa argentine, un combattant musulman de Tchétchénie et un béké-goyave catholique, planteur de banane et assidu de la chloredécone dans la Martinique du 21e siècle ? Et même s’il y avait une parenté, quel individu pourrait hériter de tous les caractères d’un seul et même de ses ascendants ? N’y a-t-il pas toujours un fait culturel total, rageusement et individuellement projeté, pour tout compliquer ou redéfinir ? Au-delà du conflit de classe, le kongo et le betje-lapen-chode de Martinique ne sauraient-ils pas, après tant d’années de lutte de classes (fussent-elles raciales, ces classes) sur cette terre d’Amérique, être juste deux martiniquais perdus dans l’absurde intégration coloniale franco-centrée, d’en plein 21e siècle ?
C’est la complexité politique et culturelle du monde qui fait problème ici, les phénotypes brouillant la pleine conscience du monde. Et puisque la notion de métissage porte en elle les racines du mal coloriste, métis renvoyant forcément à la "race" et même plus loin à quelque héritage vicieux et vicié de l’esclavage euro-atlantique quand cette notion de métissage fait un entre-deux "races", c’est l’humanité (en tant qu’elle est le devenir humain de l’homme et pour autant qu’elle est la fin des phénotypes) qui se perd infiniment dans des we-feeling racistes. Ce petit blanc rougi par le soleil et le vin, ce zorey créolisé jusque dans son bégaiement, ce béké bonmlapatiste attardé, ce fils d’un gendarme de passage n’est pas un blanc puisqu’ "il n’y a pas d’éthique blanche". Cet afro-américain, cet africain subsaharien, ce rescapé caribéen du rastafarisme, ce maori d’Australie, là devant nous, n’est pas un Noir puisque "son destin est d’être libre", c’est un homme.
Simao moun Wanakera
Pimpe isiya la.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire