vendredi 11 avril 2008

Garcin Malsa, "l'Ecologie ou la passion du vivant"



Ce livre trace, à travers le pays Martinique (Wanakera, pour les caribéanistes), une histoire politique immédiate. Il est donc doublement précieux, d’abord il vient combler un vide d’écrits politiques souverainistes depuis la disparition de Guy-Cabort-Masson, ensuite il affirme une intelligence politique martiniquaise, et peut-être même une intelligence martiniquaise, qui supplante les larbinismes quotidiens de l’idéologie gestionnaire. C’est un livre d’histoire, fût-elle immédiate, il est donc écrit sur les braises de l’actualité politique, il est passionné puisque la plupart des acteurs des combats décrits ici, participe encore à la vie politique martiniquaise ou en sont des observateurs attentifs. C’est un livre d’histoire qui met au jour quarante ans de vie politique et écologiste, quarante ans d’une présence militante, d’une patience méticuleuse qui a permis de passer du politique à l’écologique et de revenir au politique sans perdre une once de la générosité politique qui caractérise l’homme.
Garcin Malsa retrace ici son itinéraire politique, son combat acharné pour la préservation de l’écosystème martiniquais et pour l’affirmation de cette communauté caribéenne, en tant et pour autant qu’elle est une nation. Fondateur et/ou co-fondateur des organisations politiques telles que le Groupe Zanma, le MIM-La Parole au Peuple, CPSA, UPAP ou enfin le MODEMAS, des organisations syndicales telles que le COREM ou la CSTM-Education, des organisations écologistes telles que l’ASSAUPASU puis l’ASSAUPAMAR, des organisations internationales telles que le MIR, maire et conseiller général de la ville de Sainte-Anne, initiateur du Plan de développement durable et de l’agenda 21, Garcin Malsa est, aujourd’hui, un acteur accompli et incontournable de la vie politique martiniquaise.
Le livre apporte des réponses, parfois partielles, parfois complètes, toujours politiques à toutes les questions liées à l’engagement politique, au souverainisme, à "l’écologitude", etc. La vision écologiste est au centre de cet itinéraire politique cohérent, incessamment étoffé d’une vision caribéenne et mondiale de l’écologie politique. La lecture du livre de Garcin Malsa montre bien un acteur politique éclairé qui a réussi à garder un cap, en quarante ans de vie publique, dans un espace politique martiniquais totalement dominé, inopérant dans sa capacité à créer les ressources politiques et culturelles premières, inapte à renouveler les ressources traditionnelles, impuissant quand il faut penser demain.


Garcin Malsa, L’Écologie ou la passion du vivant, Quarante ans d’écrits écologiques, Préface de Patrick Chamoiseau, L’harmattan, Paris, 2008


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